Chronique livresque·Thriller

[Chronique livresque #60] : Max Marty de Chrys Galia

🌸 Info 🌸

Auteur: Chrys Galia – Éditeur: Elixyria

Genre: Thriller

Date de parution: Octobre 2018 – Nombre de pages: 418 – Prix: 17.90€

 

🌸 Citations 🌸

Le jour où je l’ai épousée, j’ai cru tomber sur la perle rare, jolie, amusante, amoureuse. En réalité, une belle contrefaçon, une enveloppe vide, mythomane, profiteuse! Une véritable coureuse de dot! Voyant en moi un fils à papa, prêt à céder à tous ses caprices. Elle imaginait vivre dans une totale oisiveté, sans avoir à faire d’efforts.

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Depuis mon divorce, j’ai ma fille une semaine sur deux. Elle amène de la magie dans mon univers, c’est un souffle de vie qui déboule dans mon appartement, j’aime son rire, son visage angélique. Ma gosse est une fée qui sème des paillettes partout où elle passe. Avec sa mère, nous ne nous adressons plus la parole. Elle dépose notre fille, sonne, me tend son sac, embrasse prestement Lily, se barre. ça me convient parfaitement.

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Je pose une main sur le bras du père que je sens à la limite de pleurer, pendant que Layran se tient contre son dossier, un sourire en coin qui me donne envie de lui remettre la bouche en place d’une bonne rafale de phalanges.

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La maternité est un don du ciel qui ne devrait pas être offert à toutes les femmes. Dieu ne sait pas faire la différence, je suis là pour rattraper ses erreurs.

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Bonus citations en fin d’article⬇

 

🌸 Résumé 🌸

Lorsqu’on impose à Max Marty une nouvelle coéquipière, il espère bien s’en débarrasser très vite. Entre lui et Aly Parnon, la jeune profiler rebelle, va alors commencer une lutte incessante, chacun bien décidé à défendre son territoire.

Plongés au cœur de deux mystérieuses enquêtes, entre le calme troublé d’un petit village et l’insaisissable tueur en série surnommé « Le Masque Rouge », ils vont apprendre à se connaître, à se dompter.

Parviendront-ils à surmonter les épreuves ? Se feront-ils assez confiance pour lâcher prise dans cette tornade de violence et de passion ?

 

🌸 Mon avis 🌸

Je tenais à remercier Chrys Galia pour l’envoi de son roman, son premier thriller.

J’avais très hâte de le découvrir car CG est devenue l’une de mes auteures préférées! Alors quand j’ai su qu’elle se lancer dans un nouveau projet, éloigné de la romance, j’ai voulu la suivre dans son aventure. C’était une première pour elle, mais aussi pour moi. Car je n’en avais jamais lu, j’ai toujours eu peur de me lancer. Mais avec CG je me suis dit que ça serait parfait, je me sentais en sécurité avec elle.

Alors, me voilà, avec Max Marty entre les mains, et wouaw!! Quel beau bébé! Il fait quand même plus de quatre cents pages. Mais à peine, les premières lignes lues, je me suis absorbé dans l’histoire. J’ai tout de suite été touché par Max et sa fille! Car c’est avec lui que nous commençons l’histoire.

Dans ce roman nous suivons Max Marty, un jeune inspecteur de police, papa d’une petite Lily, fraîchement divorcé. Il se voit attribuer une nouvelle coéquipière, qu’il n’apprécie guère. Car il a pris l’habitude de travailler seul depuis longtemps. Surtout qu’il a une affaire qui l’obnubile depuis des lustres! Le Masque Rouge est devenue pour lui un sujet sensible. Mais quand on lui confie une nouvelle faire, qu’il doit traiter avec Aly tout se complique. C’est la directrice de l’école de sa fille qui est retrouvée morte. Une enquête difficile, mais qui va apporter son lot de surprise. Et quand les deux enquêtes se mêlent dans la tête des deux flics, tout se corse…

En ce qui concerne le récit à proprement parler, j’adore toujours autant la plume de l’auteure. C’est toujours aussi fluide, et très addictif. Je rêve de découvrir tous les romans de cette auteure, qui es pour moi mon auteure chouchou depuis plus d’un an déjà!

Dans ce roman j’ai adoré découvrir les points de vu des deux personnages principaux, qui ont d’ailleurs tous les deux un passé très compliqué voire même sombre. On peut plonger entièrement dans leurs pensées et j’adore ça! Mais l’auteure nous a réservé bien plus que ça, en effet nous avons pu découvrir le point de vue de deux autres personnages. Et j’ai trouvé ça très intéressant! Plonger dans leurs têtes était une vraie bonne idée, et apporte un vrai plus à l’histoire.

J’ai aussi beaucoup aimé la personnalité des deux héros, sombre mais tellement attachant. Deux écorchés vif par leur passé compliqué. Ils arrivent malgré leurs affaires en cours, à trouver ce qui leurs manque l’un envers l’autre. Parce que oui, pour tous les fans de romance, il y a un brin d’amour dans toute cette histoire.

Bien sûre comme vous pouvez le constater j’ai encore un eu un souci avec les citations, je suis tombé sous le charme de plusieurs passages du roman. Et je n’ai pas pu faire un choix. Alors j’espère que grâce à ma critique et ces très nombreuses citations vous aurez envie de lire ce roman, et de découvrir le premier thriller de Chrys Galia.

Pour info je fais partie de la team #onveutlasuite!! Comme tous ceux tombés sous le charme de Max Marty, je meurs d’envie de le découvrir dans une nouvelle enquête policière avec sa sublime coéquipière!

 

Note: 🌸🌸🌸🌸🌸 /5

= COUP DE CŒUR !!  💖0-coup-de-coeur-froggy_26

 

 

🌸 Bonus Citations:

Je m’irrite le pif à force de m’imbiber de crème mentholée, histoire de camoufler un peu les miasmes. Je n’en peux plus de voir les asticots grouiller dans les chairs livides, les liquides noirâtres et visqueux épars autour des corps. Je sature de ces yeux fixes, témoins des dernières souffrances des victimes, rivés sur le néant. Chaque fois, je me dis que ces cornées ont eu pour dernière vision le visage fou et satisfait de leur bourreau. Chaque fois, je me sens coupable de n’avoir pu empêcher ce qui est arrivé.

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– Je suis un artiste, mademoiselle, un créateur. Je suis une sorte de… de Dieu, je corrige les erreurs de la nature.

– J’en suis une, selon vous? demande-t-elle, ironique.

– Je ne vais pas disserter sur le sujet plus longtemps, j’en suis seul juge. Votre temps est compté, je préfère que vous l’utilisiez à bon escient.

– Vous êtes un malade, c’est vous l’erreur, vous qui méritez d’être affiché sur ce mur. Pauvre type ! Je vous plains, riche à millions qui ne trouve rien de mieux pour s’occuper que de massacrer des jeunes femmes.

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– L’amour est une vue de l’esprit, on nous élève en nous faisant miroiter monts et merveilles. On nous fait croire au prince charmant. Des conneries tout ça. La vérité, c’est que ça n’amène rien de bon, juste de la souffrance. Je veux décider de ma vie, de mon sort. Jamais je ne serai dépendante de ce genre de sentiments artificiels.

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Il écourte la distance entre nous en quelques secondes, maître de lui, les yeux incandescents. Sans me toucher, il me brûle, allume toutes mes petites lanternes. À l’intérieur, je dois briller comme une guirlande de Noël. J’ai une envie folle, irrépressible, de le toucher, je me retiens. Son parfum boisé réveille mes sens. Il se penche pour m’embrasser, je m’offre à lui. À un souffle de ma bouche, sa voix rauque me demande :

– C’est vraiment ce que tu veux ?

– Oui soufflé-je en me jetant sur ses lèvres.

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D’un coup, il m’arrache le bâillon. N’ayant quasiment plus de salive, mes chairs y adhèrent, on dirait qu’il emporte mes muqueuses comme s’il arrachait du papier peint. Je tousse, hoquette. Il balance un verre d’eau glacée sur mon visage. Je n’ai pas eu la présence d’esprit d’ouvrir la bouche pour recueillir une gorgée de liquide. Je passe ma langue sur mes lèvres, à la recherche d’une goutte qui apaise cette atroce sensation de sécheresse. Ce débile sourit, avec un air satisfait qui me donne envie de lui cracher au visage.

Pas assez de salive !

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Mon cœur s’éclate dans un rock endiablé dans ma cage thoracique. Soit il est plus gros que d’habitude, soit j’ai encore plus conscience de sa présence. Je ne veux pas que X perçoive mon trouble. Son aveu me réjouit bien plus qu’il ne devrait.

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Encore une ! Il les collectionne, c’est pas possible. Miss jalousie plante des banderilles dans mon petit cœur. Ça pique. Il s’arrête, me regarde un instant, revient sur ses pas. Mon cœur danse la gigue. Sa main se pose doucement sur ma joue, sa bouche approche dangereusement de la mienne. Je ne respire plus, paralysée, affamée.

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Deux chirurgiens vont opérer en duo, le professeur et son interne. Je suis une victime transformée en bourreau, chaperonnée par un sociopathe. Je m’apprête à plonger dans les ténèbres les plus profondes, ses ténèbres. Je n’en sortirai pas indemne, je ne serai plus jamais la même. Pourtant, je vais passer à l’acte. X est fourbe, manipulateur, mais il est intelligent, il m’a affaiblie, a tiré sur la corde sensible. Je hais H, je vais tout lui prendre.

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Trop tard pour regretter ; ce qui est fait est fait. Tout doucement, je me laisse happer par son aura maléfique. Est-ce que j’irai en enfer ? Pour ça, il faudrait que je croie en Dieu… Si Dieu a créé un homme tel que X, s’il lui permet de vivre au grand jour, c’est qu’il y a sa place. X joue un rôle sur cette terre ; tel un requin, poubelle des mers, il nettoie l’humanité, s’arroge ce droit. Et s’il est un justicier, je veux bien être sa protégée.

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– Il faut vraiment tout expliquer… Très bien. Je déteste le gaspillage. La fille dans la glacière est un problème, une erreur, un grain de sable dans l’engrenage. Ça ne doit jamais se reproduire. Tu es en partie responsable de CE problème, mais j’ai aussi mes torts. Je ne t’ai pas assez étudiée avant de te choisir. C’est un mal pour un bien. C’était peut-être la destinée. Normalement, chaque corps doit être au service de mon art. J’enlève leurs organes reproducteurs parce que ces femmes ne méritent pas d’enfanter. Ensuite je les referme méticuleusement, les lave, les coiffe, les maquille. Je les apprête afin qu’elles soient les plus belles possible. Je les purifie. Après mon intervention, elles retrouvent enfin un peu de dignité. Tu dois apporter quelque chose à tes victimes, toi aussi. Il faut que tu trouves.

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J’admets qu’il lui faut du temps, la mettre sous pression n’apportera rien de bon, elle a déjà fait un super boulot. Si on m’avait dit qu’elle apprendrait si vite, qu’elle supporterait la vision de tout ce que j’ai infligé à H, qu’elle y participerait et me soumettrait même de nouvelles idées… Je ne l’aurais pas cru. Je la sens encore tiraillée. Elle lutte contre son véritable ressenti, contre l’exaltation qui la gagne. Elle a peur, peur de ce qu’elle peut devenir, accomplir.

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– Ouais, je m’en souviens parfaitement. Mais là, c’est pas de servir de poupée gonflable qui me fait envie, je veux un verre, de l’alcool bien fort, je veux me griller quelques neurones, pour oublier que j’ai pactisé avec le diable. Je veux me saouler, tu piges, connard ? Je lui envoie une gifle tonitruante, encore affalé sur elle. Elle éclate de rire, rétorque :

– Même pas mal ! Essaie encore pour voir !

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La nuit n’est troublée que par les lumières des lampadaires qui défilent tandis que nous roulons. Chaque fois, le visage de Max est éclairé ; ses yeux, si bleus, sont plus sombres ce soir. Pas plus excité que ça à l’idée d’avoir bouclé le cas Layran, il paraît prisonnier d’un monde qui ne m’est pas accessible. Son monde intérieur…

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Arrête de te voiler la face, Ducon ! Tu fais ça parce que tu souffres de voir ses failles. Tu fais ça parce que tu viens de piger que sa force est ta force, sa faiblesse ta faiblesse. T’as fini par comprendre, Marty ? Ta fille te rend humain, X te rend fragile.

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Je suis un Phœnix, je vais me consumer dans l’enfer de mon bourreau et je renaîtrai de mes cendres !

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En tenue, les instruments dans les mains, je ferme les yeux, me laisse porter par la voix du ténor, les hurlements de X. Je visualise les notes sur une portée couleur sang, elles dansent au rythme des vocalises qui envahissent tout l’espace. Ça me prend aux tripes, c’est si intense, je suis seul au monde. J’oublie X, j’oublie Marty, les flics, mon job, je suis Dieu. Ma main retombe, glisse, s’enfonce à peine : un trait minuscule. J’ouvre les paupières. Elle est là, le visage baignant de larmes, les mains liées au billot. Ses ongles s’enfoncent dans ses paumes, libérant un filet de sang. Ses jambes, chevilles maintenues elles aussi, se tendent, se tordent. J’attrape une seringue, la positionne sur le côté en tirant sur ses liens pour injecter l’anesthésiant. Je me sers de mes précédentes expériences, toujours. Travailler sur le vivant est tellement plus exaltant, mais aussi beaucoup trop rapide. Gagner un peu de temps en la privant provisoirement de la douleur, c’est toujours bon à prendre. Il y a tant de manières de susciter l’effroi, la terreur ; la douleur physique en est une, c’est loin d’être la seule.

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On ne se touche pas, on ne parle pas, pourtant, comme moi, elle sent. Elle sent ce qui se passe, cette tension qui nous lie, nous enrobe, nous prive de notre oxygène. C’est si lourd, elle ne peut plus avancer dans la pièce, ne peut plus lutter. Elle n’ose plus bouger. Mes yeux coulent sur sa nuque, fine, sensuelle, envient les mèches qui la caressent. Je suis jaloux des senteurs sucrées qui habillent sa peau, des fringues qui la couvrent. Elle est un phare dans ma nuit, se dresse au cœur de la tempête, face aux bourrasques. X, ma lumière, mon repaire, mon refuge. Fière, elle brave les éléments ; en elle je veux trouver le répit et l’absolution. Le temps s’arrête, mon cœur accélère, cogne, si fort qu’enfin il se rappelle à moi. Ambiance électrique, la douce chaleur devient brasier. Des flammes virtuelles nous encerclent, grandissent, nous obligent à nous rapprocher, imperceptiblement, jusqu’à ce que d’un coup, comme si elle lisait dans mes pensées, X se retourne et souffle :

– XY…

– XX…

[…] On cherche la vie en l’autre, tels des vampires assoiffés de sang. Ce désir de se guérir l’un l’autre, par l’autre, nous consume. On doit s’abandonner, lâcher prise, enfin, totalement, sans interdits, sans fausse pudeur, sans peur. On doit s’abandonner pour survivre, pour opérer cette fusion, cette fameuse fusion qui nous rend notre force, qui nous rend invincibles. Ma langue contre la sienne, sensation magique de cette douceur humide, de cette habile précipitation. Des mouvements incontrôlés, exigeants, une danse frénétique. C’est à celui qui déshabillera l’autre le plus vite. […] Je veux sa peau, elle veut la mienne. Je veux sa chair, sa chaleur, son odeur envoûtante. Chercher plus de contact, le frottement, la brûlure. La douleur pour le plaisir ultime.

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Je la couche sur le sol. Sans ménagement, je m’enfonce en elle, sans la quitter des yeux. J’y vois des flammes, un incendie immense, indomptable. J’y lis tout, tout ce qu’elle est, sa fragilité, sa force, toutes ses blessures les plus profondes, ses contradictions. Troublé, je ralentis mes va-et-vient. Je veux que ça dure, encore et encore. Ses iris… ses iris sont des miroirs, de splendides et orageux miroirs qui me renvoient la couleur de mon âme.

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La porte se ferme, les tasses tintent dans l’évier. Le soir est tombé sur moi, sur mes larmes, m’englobant dans une tristesse fataliste, un épuisement moral. Des bras me soulèvent du sol. Je ferme les yeux, laisse les perles salées déborder de mes cils pour prendre leurs aises sur le T-shirt de X. Je réfugie ma tête contre son torse rassurant. C’est chaud, il sent bon, le printemps en plein hiver. […] Tout contre moi, lui, cet homme, ce combattant devenu guerrier. Il se love contre moi. Je me sens chenille dans un cocon, protégée, entourée, rassurée.

Demain, demain tout ira mieux.

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